DEUXIéME
PARTIE Plus de TROIS MILLIONS DE RƒSIStants
NON-VIOLENTS
CHAPITRE V
LE TEMPS APPARTIENT AUX
CHïMEURS
Chapitre V. — LE TEMPS APPARTIENT AUX
CHïMEURS.
Les
temps du ch™mage. — Le temps historique merveilleux. — Paradoxes :
"Le ch™mage est la solution au ch™mage". — " Les baisses
du taux de ch™mage ne sont pas un vŽritable indicateur d'une tendance vers le
plein emploi".
C |
hacun
sait qu'il n'y a pas un temps, mais des temps. Le ch™meur en expŽrimente certains, et en ignore
d'autres. S'il veut mettre un peu d'ordre dans ses idŽes, et considŽrer
certains de ces autres temps auxquels il n'a pas prtŽ suffisamment
d'attention, il en retirera un supplŽment d'espoir, donc d'effet thŽrapeutique bŽnŽfique.
Les temps les plus communŽment expŽrimentŽs au long d'une
pŽriode de ch™mage sont les temps souvent douloureux. Hormis le temps dit solaire
concernant la rŽorganisation nouvelle et
quotidienne de ses 24 heures d'horloge, le temps dit psychologique est celui qui peut lui poser le plus de difficultŽ.
Ë peine sorti du temps dit de travail en entreprise, qui ne laisse pas suffisamment d'interstices pour autre
chose qu'une sensation de fuite du temps (le temps : "mŽtro-boulot-
dodo"), il se retrouve dans cette course contre la montre, pour sa survie,
dŽcrite prŽcŽdemment dans l'inexorable mŽcanisme financier et fiscal. Ce temps
dit du ch™mage et qui s'emballe comme
un cheval fou, peut durer un ˆ trois ans, ou un peu plus.
Puis ce temps se calme peu ˆ peuÉ, se ralentit
progressivementÉ pour finir par tre comme un temps figŽ, aprs quelques annŽes de recherche infructueuses. Il
procure cette sensation comme de ne pas pouvoir trouver une seule aspŽritŽ pour
monter le long du flanc d'une montagne, et de glisser ˆ chaque prise.
Ce temps figŽ se
remet imperceptiblement en marche sous l'action du temps dit cyclique ou des saisons, qui fait son Ïuvre Žcologique et
apaisante. Cela peut durer encore des annŽes, dans le cas des ch™meurs qui sont
entrŽs dans cette phase transitoire durable que l'opinion ŽclairŽe commence ˆ ne plus regarder de la
mme manire.
Ces temps sont individuels. Mais ils ont un impact indiscutable
sur des temps collectifs. Imaginons-les. Le temps dit Žconomique se ralentit, ˆ la mesure du freinage de la consommation.
Il s'oppose par contrecoup ˆ ce temps dŽmentiel dit financier, qui est de l'ordre de la nano-seconde, ou du moins de l'ordre
de la rŽaction des cerveaux des golden boys ! Nous devons
convenir qu'il y a lˆ un bien pour un mal. Nous en avons parlŽ ˆ propos des
axes de travail des ch™meurs.
Il
est enfin un temps merveilleux, en
cette pŽriode d'accŽlŽration extraordinaire de l'Histoire, c'est le temps dit historique. Nous allons en Žtudier la rŽalitŽ pour le ch™meur qui
dŽsespre de voir sa situation s'amŽliorer un jour. Il procde par sauts
subits dans le temps.
"Nous
ne pouvons pas le dire officiellement, mais le ch™mage n'est pas prs de se
terminer", confiait laconiquement un
haut fonctionnaire en charge de l'emploi, ˆ un interlocuteur qui Žtait venu
l'interroger sur ce sujet. Un tel propos sur le temps de la crise du ch™mage
n'est pas rare. Pourtant, il est erronŽ ˆ plus d'un titre.
D'abord, il reflte un Žtat d'esprit nŽgatif qui devrait
tre incompatible avec la pensŽe d'un haut responsable. Chacun a bien sžr le
droit ˆ un instant de dŽcouragement ; mais laisser sa pensŽe rŽsider dans ces
zones sombres du doute, n'est pas raisonnable.
Ensuite, ces mots dans la bouche d'un spŽcialiste, ne
devraient-ils pas tre assortis pour le moins des conditions d'un retour ˆ une
situation de plein emploi, fondŽe sur une analyse appropriŽe ? Mais en
l'occurrence, il ne s'agissait que d'une attitude de dŽmission intellectuelle
face ˆ la fatalitŽ. Ce fatalisme
n'imprgne-t-il pas trop souvent nos attitudes. N'est-il pas parallle ˆ cette
habitude qui consiste ˆ "cacher la vŽritŽ aux enfants" ? Cependant
les citoyens d'un pays libre ne sont plus des enfants. N'est-ce pas faire
insulte ˆ leur intelligence et bafouer le droit de savoir dans une dŽmocratie ?
Il existe bien des exemples o des vŽritŽs furent dites, sans pour cela
attenter au moral du pays. Comme tout finit par se savoir, la sanction de
l'opinion n'en sera que plus sŽvre.
Enfin, et surtout, ce propos est erronŽ parce que ce doute
est l'expression d'un manque absolu de bon sens historique.
Personne,
bien entendu, n'est capable de lire rŽellement l'avenir. Mais cet avenir
peut se mŽtamorphoser brutalement, en un
temps extrmement court.
Ë l'Žchelle modeste d'un service, ou mme d'une entreprise,
ceux qui l'ont rŽalisŽe savent qu'une transformation radicale des attitudes
d'un groupe prend ˆ peu prs quatre ˆ cinq ans. Bien entendu, sans avoir
recours ˆ des licenciements massifs et ˆ des mŽthodes de management fondŽes sur
la menace.
Ë une bien plus grande Žchelle, il faut se rappeler, ces
grandes mutations de sociŽtŽ que nous venons juste de conna”tre dans le monde
entier. Elles ont conduit ˆ la rŽduction de fractures raciales, sociales,
constitutionnelles, administratives, religieusesÉ Des petites Žquipes en ont
ŽtŽ les moteurs, ˆ la tte desquelles un individu particulirement visionnaire
ˆ agit par la Paix. Et en vis-ˆ-vis, dans un esprit de reconnaissance
rŽciproque, un partenaire du camp opposŽ a le plus souvent accompagnŽ ces
rŽconciliations. Les ajustements et les troubles socio-Žconomiques souvent
dŽsagrŽables ou dramatiques qui ont suivi ces grands bouleversements sont trs
relatifs, en comparaison des fabuleuses mutations positives de l'Histoire.
Rappelons-nous quelques-unes de ces ultimes phases visibles de rŽsolution de
longes pŽriodes de clivages.
- Il a fallu un instant pour qu'un homme ait l'intuition d'une solution historique
au Moyen-Orient ! L'initiative du prŽsident Anouar el Sadate a jetŽ, lors d'un
bref voyage en Isra‘l, un premier pont sur une fracture multimillŽnaire entre les peuples Juif et Arabe.
- Il a fallu ˆ peine cinq ans pour que le prŽsident Gorbatchev et une toute petite
Žquipe de responsables, fasse sauter le rideau de fer de l'URSS ! Il s'Žtait
abattu soixante-dix ans auparavant sur
les libres consciences.
- Il a fallu ˆ peine une dizaine d'annŽe au mouvement de rŽsistance passive et non-violente du
mahatma Gandhi, prŽalablement mžri pendant quelques dŽcennies, pour que l'Inde
se libre de sa dŽpendance sŽculaire de
l'administration coloniale britannique
!
- Il a fallu ˆ peine une dizaine d'annŽe Žgalement au pasteur Martin Luther King, pour que son
action ait un impact irrŽversible en faveur de l'intŽgration raciale aux ƒtats-Unis !
- Il n'aura fallu que quatre ans au bon pape Jean XXIII pour mettre fin ˆ un affrontement
universel plurimillŽnaire et ouvrir une
porte de l'Histoire sur le sens d'UNITƒ de tous les ChrŽtiens !
Il portait en
mme temps, sans violence, un coup irrŽversible ˆ la toute puissance du Saint-Office, considŽrŽ par certains comme l'hŽritier
de la redoutable Inquisition.
Pour cela, lors du concile Vatican II, il favorisa, par son
extrme simplicitŽ, un dialogue qui
n'avait pas eu lieu depuis cent ans.
- Il a fallu ˆ peine quatre annŽes pour que des modifications fondamentales concernant l'apartheid (littŽralement la "sŽparation") aient lieu en
l'Afrique du Sud et abolissent un clivage constitutionnel sŽculaire entre blanc et personnes de couleur !
- En un
seul mois de mai de l'annŽe 1968, les
dŽtenteurs et les symboles de pouvoir sont
tombŽs brutalement de leur piŽdestal !
De plus, les prŽvisionnistes n'anticipent pas toujours les
plus grands changements : la plus forte concentration de cerveaux au sein du
Massachusetts Institut of Technologie, par exemple, il est bon de
se le rappeler, n'a pas su percevoir les frŽmissements du choc
pŽtrolier dans les annŽes 70 !
Faut-il
plus d'exemples ?É
Le
ch™meur ne devrait-il pas se les rŽpŽter inlassablement, chaque jour ?
Parmi les points communs ˆ toutes ces rŽvolutions
formidables, nous pouvons observer :
- La
puissance du dialogue pour balayer les forces conservatrices.
- La simplicitŽ de la parole de ces
leaders inspirŽs.
- La reconnaissance qui finit par s'Žtablir entre des esprits Žgaux se
respectant au-delˆ des divergences historiques.
- - La
rapiditŽ du dŽblocage et du sentiment de soulagement des peuples, malgrŽ des
situations chaotiques momentanŽes qui s'ensuivent.
Nous pouvons imaginer par extrapolation au ch™mage
ce qu'il conviendrait de faire.
Et conjointement, on peut noter Žgalement, l'incomprŽhension
frŽquente de la presse (occidentale, pour ce qui nous concerne), et de
l'opinion. Toutes deux cherchent dans les scandales pŽriphŽriques ˆ Žtayer des
thses dŽpassŽes et partisanes, contre toute forme d'expression de progrs
qu'elles ne comprennent pas.
Il
est remarquable de voir l'Histoire rŽsoudre ses clivages, aux yeux Žbahis du
monde, en l'espace de cinq ˆ dix ans, ou ˆ peine plus, c'est-ˆ-dire dans un
temps bien infŽrieur ˆ celui d'une gŽnŽration. Tandis que le ch™mage perdure
depuis bient™t plus d'une gŽnŽration. Ce paradoxe doit ˆ la fois nous faire
rŽflŽchir sur les vraies causes du ch™mage, et nous donner espoir quant ˆ la
rapiditŽ des mutations possibles.
De telles preuves historiques ne nous confortent-elles pas
dans la pensŽe que l'avenir n'est inscrit nulle partÉ Hormis hormis peut-tre
dans les mains des artisans qui peuvent l'inflŽchir ? Comme c'est le cas des
ch™meurs. Or notre recherche est partie d'une constatation premire essentielle
: le fait que les ch™meurs effectuaient un travail que tout le monde semblait ignorer. Les chapitres qui
prŽcdent ont apportŽ des ŽlŽments permettant ˆ chacun d'en constater la
rŽalitŽ.
Ce travail souterrain peut alors Žclore ˆ n'importe quel
moment, en un temps Žclair, lorsque les
conditions seront remplies. Non pas les conditions d'un taux de croissance, mais
les conditions humaines nŽcessaires pour que la vie se rŽharmonise.
*
Ce principe premier, d'un travail des ch™meurs, a deux corollaires importants en relation avec la mesure
du temps. Ils peuvent se dŽcliner de
manire paradoxale :
"Le ch™mage est la solution au
ch™mage".
"Les baisses du taux de
ch™mage "officiel" ne sont pas
un vŽritable indicateur d'une
tendance vers le plein emploi".
RŽexaminons-les encore une fois, non pour lasser le
lecteur, mais pour en Žprouver l'exactitude. Pour voir s'ils tiennent le choc,
avec temps.
"Le ch™mage est la solution au ch™mage".
C'est-ˆ-dire que le ch™mage, en tant qu'anticorps des excs des comportements humainsÉ, qui ˆ
leur tout ont entra”nŽ par contrecoup les
dŽsŽquilibres de l'ŽconomieÉ, finira par Žradiquer ces mauvais comportements antigŽniquesÉ Et l'Žconomie se rŽŽquilibreraÉ Puis le ch™mage
dispara”tra.
Cette cascade d'encha”nements de cause ˆ effet se poursuivratournera en
rond tant que les vraies causes n'auront pas cessŽ. Ces vraies
causes comportementales ont ŽtŽ stigmatisŽes caractŽrisŽes tout
au long de notre recherche par les qualificatifs de cupiditŽ et d'Žgo•sme.
Elles sont donc mises en lumire par le travail de rŽsistance des ch™meurs. En
effet, la situation de ces derniers Žtant humainement insoutenable, l'opinion
pousse pour agir sur ces causes, sans bien savoir commentÉ
Tandis
que les acteurs publics agissent de manire dŽsynchronisŽe sur les effets
extŽrieurs de l'Žconomie et ne peuvent rien rŽsoudreÉ
Mais
nŽanmoins l'opinion et les acteurs publics se rapprochent imperceptiblementÉ
Le
pouvoir Žconomique et fiscal, lorsqu'il est mal inspirŽ, se trouve ainsi comme
pris en ŽtauÉ EtcÉ
Un quart de sicle de ch™mage, ˆ un niveau supŽrieur ˆ un
million d'individus, semble bien, sinon prouver, du moins rendre bien plausible
ce corollaire : "Le ch™mage est
la solution au ch™mage. Nous introduisons
dans cet encha”nement un doute raisonnable, qui doit trouver sa rŽponse facilement avec la rŽflexion de
tous ceux qui cherchent de bonne foi, et
sans pessimisme.
" Les baisses du taux de ch™mage ne sont pas un
vŽritable indicateur d'une tendance vers le plein emploi".
C'est-ˆ-dire
qu'il peut y avoir un premier effet de diminution du ch™mage, consŽcutif ˆ des
mesures artificielles pour l'emploi agissent sur les causes superficielles.
Mais cette diminution ne sera pas nŽcessairement durable. De plus elle ne
correspond qu'ˆ certaines catŽgories de ch™meurs. Tandis qu'une masse trs
importante n'est pas touchŽe. Dit autrement : la baisse du ch™mage des
uns, ne reflte pas l'Žtat stagnant des autres.
Le noyau dur qui se
durcit et s'Žtoffe avec le temps, a sa dynamique - si l'on peut dire - qui lui
est propre. Ces ch™meurs de longue durŽe finiront par tre rŽsorbŽs, mais
uniquement par l'atteinte de l'age de la retraite. Dans des conditions
dramatiques, passŽes sous silence. Tandis que d'autres ch™meurs ne trouvant pas
de travail au long cours[1], continueront ˆ alimenter ce noyau dur. La baisse du taux
de ch™mage ne peut rien montrer de cela.
Tandis que la masse de ch™meurs de durŽe infŽrieure ˆ deux
ans forme un Žcran pour la conscience collective, en la rassurant.
Quels peuvent tre alors les indicateurs plus rŽvŽlateurs ?
Nous pouvons d'abord nous tourner vers des indicateurs plus
qualitatifs que quantitatifs (si
facilement manipulables). Si nous reprenons l'anecdote ˆ propos des
travailleurs mexicains pauvres immigrant aux ƒtats-Unis, nous pouvons
considŽrer que le paramtre "espoir" parmi d'autres, est finalement plus objectif. Espoir fondŽ
non pas sur un effet d'annonce (mŽthode dŽnoncŽe souvent par les mmes acteurs
politiques qui s'en servent par ailleurs, remarquons-le au passage), mais sur
la rŽalitŽ d'une condition en mouvement
(la possibilitŽ de changer de condition, dans cet exemple des mexicains). Ce
paramtre subjectif est nŽanmoins mesurable.
Un autre paramtre est celui des vŽritables
restructurations et transformations. Il est liŽ au prŽcŽdent. Lorsque le mur de Berlin est
tombŽ, par exemple, cela a ŽtŽ visible. La baisse des imp™ts annoncŽe
prochainement, en revanche fait partie des non-transformations !
Si ce travail des ch™meurs vise bien ˆ modifier la
Civilisation, les paramtres indicateurs qualitatifs
peuvent dŽcouler logiquement des modifications d'attitudes. Nous en avons
ŽtudiŽ quelques-unes ˆ propos des axes de travail. Reportons-nous donc au
paragraphe : Un rŽvŽlateur de la Civilisation du Troisime MillŽnaire.
Ou bien, nous pouvons observer le paramtre des prŽmices
de ces modifications. Les progrs ne
seront pas complets du jour au lendemain, bien entendu, mais ils permettent de
libŽrer l'espoir, cette autre force vive.
Ces prŽmices sont par exemple les effets perceptibles sur le vŽcu des citoyens
d'un pays qui ressentent l'allŽgement de la douleur consŽcutive ˆ la rŽduction des clivages.
Ces observations semblent bien difficiles et thŽoriques ˆ
premire vue. En fait, elles sont mesurables. Mais sans aller jusqu'ˆ les
mesurer chaque jour, ne sont-elle pas plus simples ˆ comprendre que biens des
chiffres statistiques, si subtils ˆ dŽcoder rŽellement ?É
*
Les
Franais ont payŽ leur tribut ˆ l'Histoire en matire de rŽvolution, de
guerres. Ne sont-ils pas confrontŽs en ce moment ˆ un autre dŽfi extraordinaire
: venir ˆ bout d'une autre forme de guerre, celle de nos pensŽes ? Et le
ch™mage n'est-il pas le champ clos de cette guerre-lˆ, qu'on nomme
"fracture" pour la distinguer plus facilement ?
Nous sommes tous d'accord pour considŽrer la lutte contre
le ch™mage comme la prioritŽ actuelle qui doit mobiliser tous les Franais.
Nous le comprenons en ce qui concerne les actions pratiques qui ont ŽtŽ
initiŽes par la Loi. Mais nous avons ŽtŽ dŽus !
Nous
avons aussi essayŽ la voie de la sensibilitŽ et de la compassion, pour parer au
plus urgent en particulier. Mais nous avons ŽtŽ dŽus lˆ aussi !
Nous
avons le sentiment que cela n'a rien fait pour faire dispara”tre le ch™mage.
Nous attendons alors toujours un miracle de la fŽe ƒconomie ! Mais si les deux
premire voies d'actions : physique, par la promulgation de lois ; et
affectives, par la sensibilisation de l'opinion, n'ont pas donnŽ les rŽsultats
escomptŽs ou espŽrŽs, devons-nous croire pour cela qu'elles n'ont servi ˆ rien
?
Peut-tre ne faut-ilfaut-il qu'un
petit effort supplŽmentaire, comme nous l'avons soulignŽ ˆ plusieurs reprises.
Celui-ci
d'une comprŽhension plus claire du mŽcanisme du ch™mage, qui ne s'arrte pas ˆ
l'effet Žconomique ? Tout simplement ! Peut-tre ne nous reste-t-il que
cet effort-lˆ ˆ faire ?
L'effort
de comprŽhension ˆ effectuer, n'est pas tant du c™tŽ des minoritŽs ŽclairŽes
qui ont toujours su, ou des gouvernants qui ont compris en Žtant confrontŽs ˆ
l'inertie conservatrice, mais de celui de TOUS LES CITOYENS. Car c'est
l'opinion tout entire qui peut entra”ner les transformations.
Ce
temps nŽcessaire pour faire ce petit effort supplŽmentaire, ne dŽpend-il pas en
dŽfinitive des ch™meurs ? On pourra alors dire un jour prochain que le temps
a appartenu aux ch™meurs qui ont changŽ
radicalement la condition de ch™mage.
L'action
dans l'espace "France", se situe aussi dans le temps. Pour que le
temps paraisse moins long, le ch™meur cherche ˆ agir plus consciemment. Il doit
alors pouvoir accŽlŽrer ce temps. C'est
le pari que nous allons aborder enfin dans la troisime partie. Aprs une brve
pauseÉ Pour reprendre notre souffle.
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2000-2005 Richard AndrŽ - Document
dŽposŽ.
[1]
L'expression au long cours s'emploie dans le domaine maritime pour dŽsigner une
longue traversŽe, un voyage au long cours. Le temps y prend une dimension particulire, dŽcrite dans maints
ouvrages. Plus rŽcemment, cette expression est aussi utilisŽe pourar
le monde mŽdical, sous l'influence des publicitaires, pour dŽsigner un traitement
au long cours. Ce temps prend alors
d'autres nuances, dont celle de la douleur chronique, et de
la convalescence ˆ perpŽtuitŽ.