DEUXIéME
PARTIE Plus de TROIS MILLIONS DE RƒSIStants
NON-VIOLENTS
Chapitre I
CHïMEURS : UNE FORCE
IMMOBILE
DE TRANSFORMATION
Chapitre I. — CHïMEURS : UNE FORCE IMMOBILE
DE
TRANSFORMATION.
Une perception trs trouble du
ch™mage. — Un point de vue collectif positif du ch™mage. — Un point
de vue individuel du ch™mage ˆ positiver.
P |
ourquoi
dire que le ch™meur est une force
?
Pour le
moment les ch™meurs sont surtout considŽrŽs comme un poids mort pour l'Žconomie et la Nation. Si nous voulons parvenir ˆ
changer l'idŽe que nous nous faisons du ch™mage et des individus qui en sont
les acteurs, ne faut-il pas dŽjˆ que nous comprenions en quoi ils sont une force
vive, au mme titre que les autres acteurs
de la sociŽtŽ, mais dont l'expression
est diffŽrente ? Comme les enfants sont une source vive potentielle pour l'avenir, par exemple.
Le but de l'la rechercheŽtude
Žtant de parvenir ˆ revaloriser la condition du ch™meur, pour diminuer la
douleur morale de tout un pays, cette deuxime partie doit servir de base
objective ˆ ce travail de dŽblocage
des freins. D'o son importance.
La bulle de morositŽ
dont on parlait encore il y a peu de temps, semble s'tre ŽvaporŽe. Mais elle
est masquŽe illusoirement par une Žtrange amnŽsie de l'opinion et des acteurs
publics, comme si cela co•ncidait miraculeusement avec l'arrivŽe du Troisime
MillŽnaire. Illusoirement, car malgrŽ les embellies pŽriodiques, le ch™mage est
toujours aussi important. En plus un nouveau flŽau se dessine : le travail
prŽcaire ! Il est donc peu probable que la toute relative euphorie artificielle
que nous connaissons depuis environ le milieu de l'annŽe 1998, qui correspond ˆ
l'apparition de la fŽe Croissance, ne
puisse indŽfiniment durer ; pas plus qu'ˆ d'autres Žpoques prŽcŽdentes. Du
moins, tant que la fracture sociale demeure. La revalorisation de la condition
du ch™meur reste donc d'actualitŽ.
Pour
qu'un groupe d'individus puisse tre considŽrŽ comme une force par l'opinion
publique contemporaine, il semble qu'il doive faire preuve d'une capacitŽ de manifestation. Est-ce cependant une manire de voir bien objective ?
Lorsque la majoritŽ silencieuse, ˆ la suite des ŽvŽnements de mai 68, finit par
dŽfiler sur les Champs-ƒlysŽes : on la reconnut. Mais elle Žtait bien une
force, prŽalablement ˆ cet ŽvŽnement. Les ch™meurs, bien qu'en nombre rŽduit et
de manire rŽgionalisŽe, ont eux aussi manifestŽ, pŽriodiquement. Ces prŽmices
de leur vitalitŽ devraient nous suffire pour considŽrer qu'ils sont une force
d'expression. Seul le moment, les circonstances, ne sont sans doute pas rŽunis
pour que cette force soit plus apparente. Et puis, la manifestation de force au
moyen de dŽfilŽs, est-elle la bonne voie d'expression pour eux ? (Nous
reviendrons sur ce point au chapitre IV de la troisime partie). S'ils sont une
force, alors celle-ci doit avoir une capacitŽ de transformation, c'est-ˆ-dire
d'effectuer un travail.
Pour bien comprendre, nous pouvons toujours garder dans un
coin de notre mŽmoire les dŽfinitions donnŽes par la physique d'une force et du
travail. Cette comparaison nous permettra d'organiser notre pensŽe plus
rationnellement.
Voilˆ
bien des sujets auxquelles il nous faut rŽflŽchir.
Une
perception trs trouble du ch™mage.
Le
ch™meur ne peut se percevoir lui-mme, par rapport ˆ la sociŽtŽ, d'une
quelconque manire utile ; encore moins comme une force immobile de
transformation. Et pourtant, nous
pressentons qu'il en est bien une ! Qu'est-ce qui concourt ˆ le tromper alors ?
Toute la premire partie a commencŽ ˆ soulever le voile de ces illusions. Nous
allons continuer ˆ essayer d'en dissiper plus fortement trois d'entre-elles.
Elles se nomment :
SOLITUDE - IMMOBILITƒ - NƒGATIVITƒNƒGATIVITƒ
Sa solitude et son isolement, d'abord. Elle l'empche de
percevoir bien nettement le lien existant entre tous les ch™meurs. La solitude finit par lui donner le gožt de
l'indŽpendance et le pousse ˆ la rŽalisation d'aspirations individuelles.
L'immobilitŽ de sa condition, ensuite. Elle se mesure par
rapport ˆ l'agitation de l'entreprise, et du pays qui s'Žchine ˆ rŽsoudre le
ch™mage. Cette immobilitŽ lui fait perdre de vue qu'il y a d'autres
manifestations d'une force, dont celle de rŽsistance.
La perception nŽgative de sa condition, par lui-mme et
toute la collectivitŽ, enfin. Cette perception l'ancre dans un sens d'inutilitŽ
personnelle, qui l'empche de souponner une possible utilitŽ plus globale, plus sociale, plus historique.
Ces trois Žtats
de fait crŽent donc des illusions par la
puissance du vŽcu quotidien, au premier degrŽ, le plus perceptible. Ils
dŽtournent la le cheminement des rŽflexionidŽes,
comme le fait un miroir. Alors qu'il faudrait, pour prendre une comparaison, se
placer du c™tŽ transparent du miroir sans tain ; et regarder ce qui se
passe dans la pice o se joue le destin des individus !
Le
dŽbut de notre recherche a mis en lumire l'effet pervers des idŽes fausses, et
au premier chef l'illusion collective de la toute puissance de l'Žconomie qui isole le
ch™meur dans
par le sens de son inutilitŽ.
Notons au passage que cette idŽe est
renforcŽe insidieusement par l'expression : "lutter contre le ch™mage". Alors mme que des
individus en sont les protagonistes ; certains ˆ vie. Cette expression ne
sous-tend-elle pas implicitement : une lutte contre les ch™meurs ? Des lecteurs seront peut-tre surpris
par cette brusque assimilation. Mais bien des ch™meurs le vivent chaque jour
comme une rŽalitŽ, mme si celle-ci est une perception subjective. Pour prendre
un parallle caricatural, c'est un peu comme si on exprimait la lutte contre
les mauvaises conditions d'emploi dont souffrent des salariŽs, par l'expression
: lutte contre l'emploi ou lutte contre les salariŽs. Ch™meurs ET salariŽs sont
des acteurs de la SociŽtŽsociŽtŽ, encore
une fois, qui incarnent dans leur chair des r™les que l'Histoire leur a dŽvolu.
Cette erreur de combat qui est traduite dans les mots, introduit une illusion.
Il est plus exact de parler de : remdes contre la douleur qui rŽsulte du
ch™mage, ou de lutte contre les conditions aboutissant ˆ l'exclusion. Ces simplifications
du langage seraient
anodines si elles ne rŽvŽlaient pas ce rŽflexe de peur, d'autoprotection, de rejet
en bloc du ch™mage et de la condition d'existence des
ch™meurs !É
Nous avons aussi longuement ŽtudiŽ le chassŽ-croisŽ des
sentiments : de dŽvalorisation du ch™meur ; et de culpabilitŽ inconsciente des
non-ch™meurs. Cette dŽmotivation des
uns et des autres renforcent l'impression d'tre en Žchec et de faire du sur
place. Elle rend plus sensible, dans les tripes, l'idŽe fausse d'tre
plongŽ dans l'immobilitŽ.
Enfin, pour parachever la mise ˆ genoux du ch™meur, la
manire dont la machine financire et fiscale matŽrialisent cet isolement et
cette immobilitŽ, a ŽtŽ prŽcisŽment
dŽcortiquŽe.
Ces
brefs rappels, comme des aperus au travers du miroir sans tain, tentaient donc de corriger les aberrations de perception
rŽsultant des sentiments de solitude, d'immobilitŽ et de nŽgativitŽ. Aprs
cette mise au point, nous pouvons continuer.
Un
point de vue collectif positif
du ch™mage.
Si
l'Žnergie que reprŽsentent les ch™meurs - qu'on dit trop volontiers dans
certains cas manquant d'Žnergie, mollassons - n'est pas Žvidente, leur MASSE en
revanche est incontestable : ils sont trois millions de demandeurs d'emplois
recensŽs. Mais tous les spŽcialistes Žvaluent ˆ cinq millions les
ch™meurs inscrits et non inscrits.
Cependant,
si le ch™meur veut bien considŽrer un instant l'ensemble de cette population
sans vŽritable identitŽ, il est forcŽ de reconna”tre qu'elle a un POIDS
INCONTOURNABLE dans la SociŽtŽ, sociŽtŽ, ˆ
cause justement de son NOMBRE. Il n'en
Žtait pas de mme il y a un quart de sicle. Sans compter les ex-ch™meurs de
ces dernires dŽcennies qui ont oubliŽ peut-tre leur ancienne condition dans
leur nouvelle activitŽ de salariŽ, mais ne sont plus tout ˆ fait les mmes,
comme nous l'avons dŽjˆ remarquŽrelevŽ.
L'ƒNERGIE de cette MASSE se manifeste ˆ trois niveaux
distincts de l'existence :
ƒnergie
physique : au niveau de la consommation
des biens et des services, par exemple. Elle est la plus facile ˆ observer.
ƒnergie
Žmotionnelle : au niveau de la morale collective,
par exemple. Pour prendre une comparaison tangible, celui qui en a fait
l'expŽrience sait parfaitement que l'Žmotion ressentie sur un champ de course
ou un stade sportif est une Žnergie presque palpable aux moments forts du succstriomphe,
ou de la dŽception.
ƒnergie
plus rationnelle : au niveau de la conscience collective des choix de SociŽtŽsociŽtŽ, par
exemple. Elle est plus subtile, mais demeure cependant une Žnergie.
Le ch™meur en a une nette perception dans les quelques cas
suivants.
- il sait bien que la notion de solidaritŽ
s'est particulirement dŽveloppŽe depuis
que des ch™meurs ont faim, froid, ou sont en mauvaise santŽ. Et a dŽbouchŽ sur
une loi contre l'exclusion.
- il sait bien que le dŽbat sur les 35
heures a ŽtŽ rendu possible par la
situation critique du ch™mage.
Nous y reviendrons plus loin.
- il sait bien que le syndicalisme peut
trouver dans cette masse un rŽel point d'appui solide pour son action. Par exemple, la manifestation syndicale
de l'automne 1999, ˆ propos de l'annonce de 6000 "suppression
d'emplois" (perus comme des licenciements) dans l'industrie pneumatique, a pu s'Žlever au niveau
d'une action englobant le ch™mage en gŽnŽral,[1] gr‰ce
au r™le jouŽ par la masse des ch™meurs.
Peut-il
dans tous ces cas penser vŽritablement en terme : d'isolement, d'inutilitŽ, de
nŽgativitŽ ? Non ! bien entendu.
Une question thŽorique se pose : peut-on dire que les trois
ˆ cinq millions de ch™meurs reprŽsentent une masse critique, au sens o elle pourrait dŽboucher sur une explosion
sociale gŽnŽralisŽe ? Personne ne peut vŽritablement rŽpondre. NŽanmoins, en
observant les conditions d'apparition des rŽvolutions, il y a le plus souvent
la nŽcessitŽ d'une rŽunion de plusieurs facteurs : une masse d'individus dans
la misre ; jointe ˆ la frustration d'une classe intermŽdiaire, ˆ qui l'on a
fait croire qu'elle aurait une part du pouvoir, plus que des richesses ; et
d'un dŽtonateur. Dans le cas du ch™mage, les deux masses d'individus sont reprŽsentŽes
par les ch™meurs d'un c™tŽÉ et les salariŽs cadres et non-cadres de l'autre !
Le degrŽ de misre et de frustration est rŽel dans les deux cas, mais difficile
ˆ quantifier. Le facteur dŽclenchant est souvent l'arrogance du pouvoir, privŽ
et public ; parfois attisŽe par les expressions dogmatiques, les modes
revendicatifs de groupuscules. La bonne volontŽ peut permet de ne pas en
arriver ˆ ce stade critique ; en prŽvenant et en rŽglant ˆ temps la douleur du
ch™mage et les frustrations des non-ch™meurs en particulier. Cette masse
critique peut ainsi dŽboucher sur une synergie d'intŽrts. Elle se manifeste
alors par une dynamique constructive, et un enthousiasme de tous, et non d'une
classe contre une autre.
Il
y a d'autres effets de cette MASSE DE
CHïMEURS, qui confirment cette rŽalitŽ ŽnergŽtique, mais qui est considŽrŽe encore, sans doute ˆ tort, comme
uniquement nŽgative.
C'est le cas du POIDS du ch™mage pour l'Žconomie. Il est
normal que la pensŽe Žconomique qui s'est emballŽe se dŽfende contre ces cožts
qu'elle rŽpugne ˆ assumer, dans sa course effrŽnŽe du profit. Bien des experts
ont chiffrŽ ce poids Žconomique en termes de cožts COóTS jugŽs
improductifs. Il est inutile de revenir sur ce que cožte un ch™meur ˆ la sociŽtŽsociŽtŽ.
Les autres cožts, en termes de manque ˆ gagner ou de destruction du tissu Žconomique sont plus difficiles
ˆ Žvaluer : par exemple l'impact du ch™mage sur le ralentissement de la dŽpense
au profit de l'Žpargne ; sur les suppressions de PME, par effet de
boule-de-neige, etc.
C'est aussi le cas de ce poids
moral qui paralyse les forces vives de la Nation. Son impact sur
l'Žconomie est bien admis ; son retentissement sur la morositŽ Žgalement.
Dans tous ces cas, n'est-ce pas une Žnergie plut™t implosive
qui entre en jeu ? L'Žnergie du dŽsespoir et de la souffrance ? L'Žnergie de
tous les sentiments nŽgatifs gŽnŽrŽs par les peurs ?É Nous en avons parlŽ ˆ
propos de cette comparaison ˆ une sorte de bouteille de Leyde.
Mais des apports des ch™meurs, des bŽnŽfices intangibles
qu'ils procurent, il est vrai que la SociŽtŽsociŽtŽ
dans son ensemble ne sait pas bien en parler, sinon pas du tout.
De plus elle renvoie ce bŽnŽfice dans l'avenir. Aussi comprend-on que ces
effets soient jugŽs essentiellement nŽgatifs. Nous essayerons un peu plus loin
de voir comment chasser ces autres illusions.
Un
point de vue individuel du ch™mage, ˆ positiver.
Si
l'opinion publique parle de la masse
des ch™meurs, de leur poids, de la durŽe de leur ch™mage, de la persistance du ch™mage (un peubeaucoup moins
!), il faut bien reconna”tre alors que les ch™meurs
constituent une VƒRITABLE FORCE dans la Nation !
Ce
point de vue, reconnaissable par le ch™meur lorsqu'il pense en termes de
collectivitŽ, pourquoi alors ne pourrait-il l'admettre et se l'appliquer lorsqu'il pense ˆ lui-mme ?
Pourquoi le ch™meur ne serait-il pas une FORCE ˆ titre
individuel ? La force de l'ensemble ne
sort pas du nŽant ! C'est l'addition des forces ŽlŽmentaires qui concourt ˆ
cette immense FORCE COLLECTIVE. S'il parvient ˆ intŽgrer cette idŽe comme un
fait, aussi concret que la force des salariŽs, le ch™meur ne se voit-il pas d'une nouvelle manire, repositivŽe ?
D'autre part, cette force, si le ch™meur la peroit, est
d'abord une FORCE DE RƒSISTANCE. Serait-elle moins positive pour cela ?
N'est-ce pas le sens de cette rŽsistance qui est insuffisamment clair et qui ne
lui donne pas ses lettres de noblessessa gloire.
Mais si cette rŽsistance s'entend comme : un refus de toutes formes
d'oppression, y compris Žconomique, lorsqu'elles conduisent ˆ la perte de
l'autonomie, de la libertŽ, de la fraternitŽ, alors elle peut tre envisagŽe plus positivement.
C'est Žgalement une force non-violente, qui agit
progressivement, doucement. Elle agit en particulier par ce que l'on nomme un effet
miroir. C'est-ˆ-dire que les ch™meurs, par
leurs attitudes et comportements diffŽrents des salariŽs, leurs conditions
d'existence, sont les images vivantes de choix que le non-ch™meur peroit :
choix de sociŽtŽsociŽtŽ, de vie,
d'utilisation du temps, des rythmes ; place de l'Žconomie et du social, par
rapport ˆ d'autres activitŽs et d'autres conceptions, etcÉ Ce miroir pose Žventuellement au non-ch™meur un dilemme pour
lui-mme, qu'il devra rŽsoudre t™t ou tard. Cette force est a donc
plut™t une
force d'usureun effet de gyroscope, rŽgulant, agissant
comme un frein sur : les Žgo•smes, les aviditŽs, les idŽes
pŽrimŽes, les faux choixÉ D'o cette expression utilisŽe prŽcŽdemment, qui
considre les ch™meurs comme des empcheurs de danser en rond.
Cette force douce
est caractŽrisŽe nŽanmoins par une certaine fermetŽ : elle dure depuis un quart de sicle et s'Žtend bien
au-delˆ des frontires nationales, en synergie avec les ch™meurs des autres
pays europŽens, en particulier.
Enfin, son effet est plut™t peru de manire indirecte, comme nous l'avons vu plus haut ˆ propos des exemples sur
l'Žnergie. Les rares manifestations directes de ch™meurs, dans la rue, ont ŽtŽ
pour le moins discrtes. On parle de syndicats de ch™meurs, mais qui les aperoit ?
C'est pourquoi nous avons cette impression d'une force immobile.
Et si cette force de rŽsistance des ch™meurs s'applique ˆ
transformer des conditions indŽsirables de la sociŽtŽ, n'est-t-elle pas d'une
certaine manire dynamique. N'est-ce pas ce dynamisme cachŽ qui peut permettre
au ch™meur de ne pas considŽrer sa propre condition individuelle comme
totalement immobile ?
Ce
dynamisme peut-il tre plus conscient, plus fort ? Nous le verrons dans la
troisime partie. Pour cette deuxime partie, il s'agit d'abord d'objectiver le
travail ignorŽ, avant de penser ˆ la manire de le dŽvelopper.
Ë ce stade, se
reporter au test [2]É
Cette
analogie des ch™meurs avec une force physique est apparue utile, tant la Force de la pensŽe s'oppose,
cette fois de manire nŽgative, ˆ la
reconnaissance des apports fondamentaux du ch™mage. Mais c'est en percevant Žtudiant plus
en dŽtail les AXES suivant lesquels cette force agit, que le ch™meur pourra
sans doute mieux s'en persuader lui-mme. Le r™le de ces propos ne consistant
pas ˆ le convaincre, mais ˆ dŽgager simplement des ŽlŽments d'analyse, qui
soient de nature autre qu'Žconomique.
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2000-2005 Richard AndrŽ - Document
dŽposŽ.
|
[1] Mme si les rŽserves ŽnoncŽes ci-dessus demeurent valables ˆ
propos de l'expression utilisŽe : "grande manifestation contre le
ch™mage".
[2] Ë ce stade, pouvons-nous faire un test bref,
en rŽpondant pour nous-mme ˆ ces 4 questions :
- Pensons-nous, ou non, que le ch™meur peut
reprŽsenter une force ?
- Admettons-nous qu'on puisse dire qu'il travaille
?
- Si oui, CONSIDƒRONS-NOUS QUE le ch™meur est
inconscient de ce travail ?
-
PENSONS-NOUS que le non-ch™meur ne reconna”t pas au ch™meur ce statut de
travailleur
?
Ainsi nous nous rendrons mieux compte de nos propres rŽsistances mentales - ou de leur relative faiblesse -, et
de la capacitŽ ˆ examiner ces idŽes non conventionnelles, sans a priori quant ˆ
leur validitŽ ou non validitŽ.