TROISI餉E PARTIE L'クERGIE SUIT LA
PENSウ PLUS SREMENT QUE L'ARGENT
Chapitre V
DITES-MOI SI JE VAIS VIVRE ?
"Connais-toi toi-m仁e,
et tu
conna杯ras le Monde et les Dieux."
Socrate
"Plus vous serez heureux, plus vous apporterez
le bonheur
votre entourage".
Proverbe de la Sagesse
Chapitre V. —
DITES-MOI SI JE VAIS VIVRE ?
L'interminable TRAVERSウ DU DゴERT. — Les trois ruptures des liens. — Le vide de l'existence
pousse au d姿assement.
— SE RELIER. — Se relier horizontalement. — Se relier
verticalement. — RETROUVER LES FONDEMENTS DE LA VIE. — Un moyen
individuel efficace et complet. — Le travail du labyrinthe.
N |
ous arrivons
l'avant-derni俊e 師ape de notre cheminement.
Apr峻
avoir quitt le XXe si縦le sur la grande peur de la conflagration nucl斬ire,
en particulier, l'Homme entre dans le si縦le nouveau avec la nouvelle crainte
de la mondialisation. La reprise de l'残onomie, encore sous r市erve, ne peut
pas faire oublier la loi des cycles : d'ici vingt ans, si l'残onomie
n'師ait pas dompt仔, la r残ession r斬ppara杯rait coup s柮 ; de nouvelles
vagues de ch冦age s'ajouteraient celle qui perdure. Cette p屍iode est quasiment
pour demain. Et si tant est, dans l'intervalle, que d'autres anticorps d'une
残onomie anarchique ne se fassent pas sentir. Ces propos ne sont ni pessimistes
ni alarmistes ; ils expliquent simplement que l'euphorie relative, r市ultant de
toute situation mat屍ielle en r仔xpansion, est insuffisante au progr峻 de
l'Humanit. Il y a donc encore un manque. Manque d'une dimension qui d姿asse la
mati俊e ; tout en la synth師isant. Manque d'une dimension transcendante. Mais quel peut en 腎re le sens pour nos contemporains ?
Pouvons-nous essayer d'aborder cette question difficile avec le m仁e esprit
scientifique qui a guid jusqu'ici nos observations ?
Ce
chapitre concernera plus particuli俊ement tous ceux qui cherchent se relier
une dimension qui regarde au-del de la
simple existence mat屍ielle. Ceux qui ont une tendance l'introspection
philosophique ; ou tout simplement ceux qui ont perdu tout espoir temporel de
sortir du ch冦age. Quel que soit le qualificatif donn, selon les dispositions
de chacun, cette dimension : religieuse, mystique, spirituelle,
philosophique, sage, 残lair仔, m師aphysique, unificatrice, 師hique, humaniste,
utopique, ou autre. Notons au passage que
l'師ymologie de religion vient de
"religare", relier [1].
プoquons
bri竣ement l'aspiration qui peut na杯re au cours de l'interminable travers仔
du d市ert caract屍isant le ch冦age. Puis
dans ce besoin vital de se relier,
essayons de discerner les bases pratiques qui peuvent faire retrouver les
fondements de la vie.
L'interminable
TRAVERSウ DU DゴERT
Bien
des liens sont rompus lors d'une p屍iode de ch冦age, comme chacun le sait. Tous
au long de notre recherche, nous avons aussi tent de d始ouer de nombreuses
autres attaches inutiles : les fausses certitudes, les opinions infond仔s, les
pseudo-rationalisations. Ces artifices auraient d nous rendre le ch冦age
indolore, pensions-nous. Mais il n'en 師ait rien. Certes, de nombreux liens,
distendus mais tenaces, encha馬ent encore ceux qui n'osent pas s'aventurer dans
l'Inconnu, et qui pr伺俊ent se raccrocher ce qu'ils croient conna杯re du
ch冦age. Et de l'emploi, son jumeau.
Les trois ruptures des liens.
Nous pouvons observer la rupture des liens dans trois
domaines essentiels. Ils peuvent s'envisager d'un point de vue strictement mat屍iel
et mat屍ialiste ; ou s'ouvrir sur d'autres horizons, humains et m師aphysiques.
Tout d姿end de la mani俊e dont chacun veut envisager les choses. Mais ne dit-on
pas que l'alpha et l'om使a se rejoignent ?ノ
Nous
les avons analys市 pr残仕emment ; il s'agit de la rupture avec :
- Le
monde professionnel, donnant une raison d'腎re beaucoup d'individus. C'est
alors le domaine de la pens仔 libre, scientifique, qui est mis
l'姿reuve.
- Le
contexte social, apportant le plaisir convivial et l'apprentissage des autres.
C'est dans ce cas le domaine fraternel et vivant qui est 姿rouv.
-
L'univers des projets, source intarissable de l'Espoir. C'est dans cette troisi塾e situation le
domaine id斬lisant et 残lair qui est en cause.
Ces liens rompus par le ch冦age ont 思idemment une
contrepartie pour le non-ch冦eur. En s'四oignant du ch冦eur, il a rompu
使alement des liens, sans n残essairement s'en rendre compte, avec les trois
m仁es domaines :
- Le
monde professionnel. Il lui appara杯 parfois dans toute son aridit, non
motivante. Depuis des si縦les, bien des travaux 師aient consid屍市 comme
ali始ants. Mais avec l'automatisation, les nouvelles technologies qui devaient
lib屍er l'homme de la p始ibilit du travail, et qui ne tiennent pas toutes
leurs promesses, un r迅e est sur le point de se briser ; s'il ne l'est
d史 ! C'est alors le domaine de l'姿anouissement par l'emploi qui est mis
rude 姿reuve.
- Le
contexte social. Combien de salari市 se plaignent de ne pas avoir le temps de
vivre. La diminution de la dur仔 du travail laisse encore beaucoup de
cat使ories, du haut en bas de l'残helle (chauffeurs routiers, employ市 et
employ仔s pr残aires d姿assant les horaires l使aux, cadres et agents de
ma杯rise, hauts fonctionnaires, etcノ), dans des conditions de suractivit et de
tension incompatibles avec une existence conviviale et fraternelle. Le domaine
affairiste ou simplement de la survie financi俊e, sont 姿rouv市 dans ce
cas.
-
L'univers des projets. Lorsque ceux-ci n'ont plus que la productivit, la
performance, la comp師itivit comme buts, ils dessinent un univers chaotique,
sans souffle exaltant. Le domaine humaniste interpelle alors le libre-arbitre
de l'hommeノ Pour la vie ou la d残adence de la Civilisation, et de lui-m仁e
avant tout.
Ces
liens rompus de part et d'autre, ne doivent-ils pas 腎re renou市 dans bien des
cas, pour que l'individu puisse vivre selon les dimensions horizontale et
verticale de la totalit de son 腎re ? Nous allons voir un peu plus loin le
sens d'horizontal et de vertical.
Le vide de l'existence pousse au d姿assement.
Certains semblent ne pas s'en soucier. Pourtant, le vide de
l'existence ressenti sourdement, les pousse vers cet Inconnu. Ce vide est v残u
intens士ent par le ch冦eur ; mais aussi de mani俊e parfois plus diffuse, par le
salari qui s'angoisse de ce travail perp師uel qui va le broyer toute son existence dans son 師au, 35
heures durant par semaine. Cela fait penser ce jeune moine qui se demandait,
plein d'appr刺ension, comment il allait pouvoir exister toute une vie de cl冲ure, selon ce rythme r使l r市ultant de son engagement
spirituel. Ces cas nous montrent que personne n'est 姿argn par la fuite du
temps. Sauf celui qui se sait reli
un 師ernel pr市ent. Plus facile dire qu' r斬liser ! Encore peut-on essayer.
Engag市 dans une course au devenir, ch冦eur comme non-ch冦eur, mat屍ialiste
comme spiritualiste, s'使arent dans un labyrinthe ; dont il faudra bien
pourtant qu'ils sortent un jour. Comment en sortir ? ヒ quoi donc nous relier ? Sinon, nous dit la l使ende, ce fil d'Ariane. Bien 始igmatique !ノ Bien th姉rique ? Peut-腎re pas.
Essayons de comprendre la d士arche.
Le ch冦eur sent confus士ent que la rupture de ses liens
avec l'emploi, l'environnement social, les projetsノ, le poussent en
retisser d'autres. Mais les esquisses pr市ent仔s en exemple par cette p屍iode interm仕iaire
des cultures ne sont gu俊e tentantes, ni
enthousiasmantes, ni suffisamment porteuses.
L'observateur encore ind残is des solutions apport仔s aux
d伺is socio残onomiques, techniques, politiques par de nombreuses personnalit市
ou groupes d'appartenances diverses, est frapp non par leur caract俊e souvent
id姉logique ou froidement technique, mais par leur absence d'盈e. L'haleine
ti重e de la haine souffle encore trop souvent dans ces propos que nous pouvons
entendre, dans les d暫ats publics comme dans les conversations priv仔s. Nous
n'allons pas en donner d'autres exemples ici : il suffit d'allumer son poste de
radio pour n'entendre presque que cela. Les id姉logies ont 師 n残essaires pour
implanter des pr士ices de valeurs sup屍ieures. Par exemple : la moralisation de
la vie publique, pour donner esp屍er la naissance d'une フhique individuelle
; la solidarit, qui d暫ouchera sans doute un jour lointain sur la Sagesse et
la v屍itable Fraternit ; la justice 使alitariste, qui m熟era aux Justes
rapports humains. Nous pourrions citer d'autres valeurs. Il n'est pas certain
que le monde affair les discerne r仔llement, tout en en parlant sans
cesse.
Ces valeurs ont-elles vraiment un sens collectif dans la
civilisation actuelle, encore exclusivement centr sur la donn仔 残onomique ?
Toutes les id仔s sur le ch冦age,
l'残onomie et la fiscalit, que nous avons tent d'残laircir, pour remplacer
les illusions dogmatiques, conservataires, n'ont que peu de pouvoir sur les
personnalit市 cupides, 使o不tes et orgueilleuses. ヒ moins d'腎re port仔s en
avant par le contre-pouvoir puissant de l'opinion d'un Peuple libre.
Dans notre recherche de la v屍it, pouvons-nous nous poser
une question nous-m仁e : toutes les valeurs 思oqu仔s au cours de ce
travail, si elle n'ont pas encore suffisamment de sens pour la collectivit,
peuvent-elle cependant comporter une signification individuelle ?
Les diverses 師apes du ch冦age correspondant des
sentiments douloureux, ont fait l'objet de r姿onses comportant une large part
d'id斬l. Nous avons mis en valeur tout particuli俊ement le pouvoir salvateur : de la bonne volont, de l'師ablissement de justes relations humaines fond仔s sur la r残iprocit, de la pens仔 lib屍仔 des id仔s fausses, de l'フhique individuelle, de la r残onciliation, de la d市identification des fausses valeurs, de l'opinion publique 士ancip仔 des sentiments illusoiresノ Mais ces valeurs auraient-elles
un sens pour celui qui les brandirait comme une arme de combat ? Qui en
menacerait l'autre, pour mieux asseoir sa place ?
Sans une reconnaissance des mobiles profonds qui nous font
r斬gir 士otionnellement, ou qui nous poussent la neutralit passive et
使o不te, comment ces valeurs pourraient-elles avoir un pouvoir mobilisateur
et salvateur ? Elles ne resteraient que
lettre morte.
Ne faut-il pas alors retrouver ce lien en nous-m仁es ? Et
si nous croyons 腎re agnostique ou sceptique, le pouvons-nous n斬nmoins ?
L'Inconnu auquel nous cherchons nous relier, avons-nous la possibilit de
l'exp屍imenter concr春ement, sans avoir recours aux superstitions ? Par
nous-m仁es. Ne cherchons pas au-del du sujet que nous traitons dans cet
ouvrage. Des religions, des enseignements philosophiques s'en chargent. Essayons
simplement de nous demander quel chemin paradoxalement rassurant le ch冦age
nous indique ; qui nous conduira ensuite,
思entuellement, vers la pratique spirituelle de notre choix.
Que le lecteur ne croit pas que ce besoin religieux de
certains ch冦eurs, soit ici ni ou 四ud. Les 使lises offrent un r残onfort
indiscutable et bienfaisant pour ceux qui y croient. Mais l n'est pas le lot
de tous. Pour certains ch冦eurs qui ont une qu腎e diff屍ente, plus d姿ouill仔,
plus d市illusionn仔, les religions actuelles peinent parfois donner des
r姿onses suffisantes, sans m仁e parler de propos "int使ristes" qui
peuvent s'使arent dans les condamnations morales ou les solutions trop
prosa敏ues. Les religions sont, elles aussi, en train de chercher de nouvelle
voies, adapt仔s la conscience naissante de la Civilisation. La recherche d'un
マcum始isme n'indique-t-elle pas cette m仁e qu腎e de r仕uction des fractures
dans les pens仔s religieuses ? Un jour n'est-ce pas l'Universalit de
toutes les religions qui sera le but atteindre ?ノ
Du
fond de son existence aride, le ch冦eur demande s'il va pouvoir vivre.
L'残onomie reprend. Mais quel va 腎re le sort de ces millions d'individus qui
ne retrouveront pas, dit-on, d'emploi ? Aucune r姿onse. Pourquoi les voix se
taisent-elles ? N'est-ce pas force de crier que ces voix des acteurs publics
ne peuvent rien dire de valable ? Ne sont-elles pas enrou仔s de r残lamer
avidement toujours plus d'avantages mat屍iels, de vocif屍er 使o不tement contre
les injustices, de d始oncer cyniquement les immoralit市, d'ordonner sans cesse
les conduites tenir ? Qu'ont-elles offrir comme r姿onse aux ch冦eurs ?ノ
Elles ne peuvent pas dire au ch冦eur s'il va vivre ou non. Elles ne le savent
pas pour elles-m仁es ! Du moins ces voix que les m仕ia transmettent sur ces
orgueilleuses autoroutes de l'information,
jusqu' nos oreilles. Peut-腎re cette bruyante absence de r姿onse est-elle une
n残essit vivante. Pour que ce d市ert soit propice une autre forme d'残oute.
Int屍ieure.
La
grande bataille qui fait rage sur le plan 残onomique n'est-elle pas en fin de
compte le sempiternel conflit qui na杯 d'un clivage entre la Mati俊e et l'Esprit ? Mais s'il y a clivage,
avons-nous compris, il y a opportunit de Transcendance ; il y a source
d'Espoir !
En concevant l'action,
non comme une r斬ction, un rebondissement perp師uellement actionn par un manque de ma杯rise de nos
avidit市 et sous l'aiguillon de la peur, mais comme une action inspir仔, pers思屍ante, calme et sereine, cette travers仔
du d市ert peut r市onner d'accents bien surprenants. Ce point de vue n'est pas
seulement intellectuel. Il peut correspondre une r斬lit v残ue, pour celui
qui se donne la peine de calmer son mental, et d'y laisser fleurir le reflet de
son id斬l. Il n'est pas n残essairement besoin pour cela d'腎re savant, mais
simplement d'腎re sensible la beaut po師ique du d市ert ; ses teintes
pastel et ses pluies 姿h士俊es multicoloresノ
Le d市ert appara杯re interminable seulement celui qui
s'agite fr始師iquement pour en sortir, selon ses anciens r伺lexes, ses
anciennes habitudes. Alors en continuant se poser cette angoissante question
: vais-je vivre ?, il se tourne vers le monde de l'entreprise, vers les
politiques, vers l'フat, vers la Soci師. Mais la r姿onse ne vient pas de l.
Il comprend que pour avoir une r姿onse v屍itable, il lui faut se relier. De mani俊e nouvelle. Cette question en fait, si nous nous
rappelons les paroles d'Andr Malraux, elle se pose toute la Civilisation du
Troisi塾e Mill始aire. Donc aux non-ch冦eurs 使alement.
SE RELIER
Que
peut vouloir dire se relier ? Pour un
ch冦eur qui peine retrouver un emploi, ou qui a baiss les bras, ou qui s'est
install dans un univers marginal, se relier a-t-il un sens bien concret ? La
dimension existentielle est faite
d'incertitudes. Quant la dimension m師aphysique, elle reste une abstraction le plus souvent. Pourtant, son
engagement dans la cause du ch冦age,
m仁e involontairement, comme ce fut d'ailleurs le cas de bien d'autres
engagements, n'est-il paradoxalement sa plus grande R志ssite ? N'est-il pas le
signe annonciateur de ce besoin d'師ablir des liens nouveaux ? Horizontaux et
verticaux.
Se
relier horizontalement.
Des liens avec la dimension existentielle, c'est--dire horizontale, la soci師 en offre de multiples. Les liens 四ectroniques
qui ont explos comme un feu d'artifice en quelques ann仔s, par exemple,
connectent les individus de par le monde, comme jamais auparavant. Mais
sont-ils m仁e de relier des ch冦eurs dans un sentiment de libert ? Les liens
a屍iens nous rapprochent physiquement de nos semblables 使alement. Mais
sommes-nous disponibles pour nous relier les uns des autres, l'esprit lib屍
des soucis ? Le t四姿hone devient mobile. Mais notre pens仔 se
lib俊e-t-elle pour autant des vieux r伺lexes inquiets ? ツhangeons-nous en nous
reliant des drames de nos
interlocuteurs ; ou en nous en 四oignant par
peur ? Les liens mondialis市 de l'残onomie font dispara杯re bien des mis俊es.
Il en subsiste encore trop cependant, tandis que de nouveaux d始uements
naissent de la m残ompr刺ension des syst塾es. Parce que l'homme n'est pas encore
suffisamment consid屍 dans ses deux
dimensions. Parce qu'il les ignore le plus souvent. Il est aussi ignorant des
r夙les de la bonne sant de sa dimension existentielle, que de celles de sa dimension vivanteノ Tous ces exemples sont, bien entendu, affaires
personnelles. Mais l'observateur se rend bien compte que les liens que chacun
tente de tisser, par cette auto-hypnose grands coups de concepts : solidarit
! participation ! justice !ノ ne relient pas toujours plus d'harmonie,
d'unit, de paixノ
La solution n'est-elle pas sous-jacente toutes ces liaisons
manqu仔s ? Sans une finalit diff屍ente, les liens ne relient qu' une mati俊e inerte
!ノ Les Nations dans le monde sont en train d'en prendre conscience. Mais l
encore, une insatisfaction subsiste ? M仁e lorsqu'un lien est renou avec des
valeurs plus saines, plus propres, plus jolies, il n'atteint pas n残essairement
le cマur de l'誥re. Il est un lien avec une id斬lisation plus ou moins
parfaite, mais reste encore trop distant
des autres individus. La solitude morale subsiste. Et la nostalgie subsiste
d'une autre dimension, d'un point de vue plus 四ev, qui nous ferait sortir d伺initivement d'un sentiment de
s姿aration et des brumes de l'Incertain.
Se relier verticalement.
Des liens avec la dimension "m師aphysique", selon le sens que chacun va y mettre, c'est--dire verticale, reste une constante de l'Humanit. Croyants, agnosiques et
ath仔s confondus.
Pour
rester toujours strictement dans notre sujet, n'avons-nous pas rencontr des
aspects du travail du ch冦eur qui m熟ent cette dimension ?
Lorsque
les liens horizontaux se r師ablissent dans le dialogue, dans la
resociabilisation, et parviennent au point
d'子uilibre d'une juste r残iprocit, n'y a-t-il pas - ce moment pr残is - une possibilit
d'envol vers une dimension verticale ?
Voici plus de deux mille ans que la Tradition nous y invite ノ!
Le lien avec la dimension verticale ne s'師ablit pas en utilisant la seule pens仔. Car
l'intellect secr春e bien rapidement des dogmes qui enferment l'individu dans la
prison de la superbe et orgueilleuse repr市entation qu'il se fait de lui-m仁e.
Le lien vertical s'obtient surtout en en tissant d'autres dans la dimension horizontale : avec nos proches. En reconnaissant les besoins de
l'autre, en lui apportant des r姿onses spontan仔s, dans la mesure de nos
possibilit市, nous cessons de ressasser nos propres r姿onses avec le petit
monde de ceux qui pensent comme nous. Nous 残hangeons les r姿onses apparemment
paradoxales nos interrogations communes. Le partage nous fait ressentir la
dimension verticale.
Mais comment serait-il possible de reconna杯re les besoins
de l'autre, si nous ne nous connaissions pas nous-m仁e pr斬lablement ? Si
nous ne comprenons pas nos propres besoins, nos peurs intimes dissimul仔s sous
bien des pi夙es trompeurs, comment serions-nous capables de reconna杯re ce qui
motive l'autre ? Et conna杯re les besoins, ce n'est pas plaquer une th姉rie des
motivations. C'est au contraire exp屍imenter concr春ement, les reconna杯re lorsqu'ils se manifestent, sans tenter de les contenir ni
de les contredire, ni de les soumettre aux dogmes d'un autre ordre, 残onomique par
exemple. Tout cela semble 思ident, simple. Alors, pourquoi le ch冦age fait-il
souffrir encore tant de monde ? Sans parler d'autres r斬lit市 aussi essentiels.
Lorsqu'un individu se redresse, n'accepte plus de courber l'残hine sous la menace, refuse
d'ob司r des ordres contrevenant son sens de l'honneur ou de l'師hique,
n'est-il pas en train de se relier avec certaines de ses valeurs verticales
?
La
pri俊e est consid屍仔 comme le moyen par excellence pour atteindre au
transcendant. Mais elle n'est certainement pas le seul moyen. Car il est
d'autres "pri俊es" qui n'en portent pas le nom, mais qui sont aussi
efficaces. Se relier avec son Id斬l absolu le plus profond, chercher
scientifiquement les Issues aux probl塾es de tous ordres, renouer avec ses Ennemis
h屍仕itaires, 師ablir la Paix dans ses pens仔sノ, sont autant de
"m仕itations" remarquablement efficaces. L'exemple proche du
Moyen-Orient, o nous avons eu notre part d'implication historique, peut nous
inspirer sur la juste m師hode pour comprendre comment se relier, au-del de la
seule existence mat屍ielle, tout en restant dans le concret. Mais un concret
qui a retrouv ses deux dimensions essentielles !ノ
Alors, les ch冦eurs et les non-ch冦eurs n'ont-ils pas, eux
aussi, retisser des liens de cette nature, qui transcendent les antagonismes
et les peurs qu'ils 姿rouvent les uns pour les autres ?
RETROUVER LES FONDEMENTS DE LA VIE
"Le
myst俊e que l'homme per腔it dans la contemplation de la nature
n'est pas
tant le myst俊e du cosmos en soi, que le sien propre,
r伺ract dans celui du
cosmos". G屍ard de
Champeaux
L'Histoire
contemporaine vient de nous en apporter la d士onstration mat屍ielle : aucune
id姉logie en "isme" ne r市out, elle seule, l'始igme de l'Homme.
Totalitarisme, communisme, nazisme, socialisme, lib屍alisme,
"残onomisme", "fiscalisme", scientisme, mat屍ialisme,
spiritualismeノ, partant d'aspirations id斬listes explicables, se sont
cristallis市 tr峻 rapidement en pens仔s dogmatiques. Encore une fois, ces
mouvements id姉logiques ont 師 utiles pour le progr峻. Comme les barreaux
d'une 残helle le sont pour monter un 師ageノ ヒ condition de ne pas rester
paralys sur un 残helon. Tous ces syst塾es peuvent encore fonctionner sans
doute. Un temps. Jusqu'au moment o cette fine toile arachn仔nne qui relie
les 腎res sera prise en compte plus
g始屍alement. Cette toile tiss仔 partir de ce fil d'Ariane, dont parle la l使ende. Ce fil qui nous conduit hors du
labyrinthe, vers la lumi俊e.
Le
lecteur qui aura confirm par son exp屍ience le bien fond de cette
compr刺ension du ch冦age partir de l'analyse des besoins et des peurs
fondamentales de l'腎re, concevra lui-m仁e alors que la porte s'ouvre grande
aux ch冦eurs et aux non-ch冦eurs, lorsqu'ils se rattachent ce fil t始u, mais
indestructible. Lorsque nous saisissons nos propres mobiles, superficiels et
profonds, nous nous engageons sur le chemin qui nous conduit notre prochain,
cet Autre Nous-m仁e dit la Tradition philosophique. Et la Paix peut alors
s'installer.
Cette
approche des questions de soci師 par le biais des motivations est la fois
tr峻 simple, et difficile. Difficile car elle ne fait pas partie du bagage de
la culture du XXe si縦le. On ne l'enseigne pas l'残ole, comme il en 師ait
de coutume dans la Gr縦e antique. Mais nous n'avons peut-腎re pas tout fait
perdu cet h屍itage culturelノ On en sourit dans les assembl仔s 残onomiques. On
la dissimule sciemment dans les groupes publicitaires, tout en l'utilisant
efficacement pour un profit pas toujours justifi. On la caricature parfois
dans les entreprises. Mais elle 士erge n斬nmoins patiemment, gr営e des
pionniers 残lair市.
La
connaissance de ses motivations est cependant un moyen simple de se relier, et
d'entreprendre toutes les conqu腎es possibles. Simple, par notre disponibilit
permanente nous comprendre nous-m仁es, sans nous bercer d'illusions. Simple, par le respect port aux
besoins de l'autre.
Un moyen individuel efficace et complet.
Les cinq cl市 d'or des mobiles, et les cinq cl市 d'argent des peurs, rappel仔s au d暫ut de cet ouvrage, font le tour de
pratiquement toute la question des motivations. Cette connaissance est la
port de chacun, quel que soit son niveau d'師ude, et ne n残essite pas de
savantes, mais inutiles, constructions 屍udites. Du moins dans la plupart des
cas de la vie courante et normale. Il n残essite simplement une ouverture
d'esprit, sans pr史ug. Et le go柎 de l'observation et de l'exp屍imentation
personnelle.
Pour le sujet du ch冦age qui nous int屍esse, cette
connaissance offre un moyen complet de r姿arer les liens bris市 dans les trois
domaines de la dimension transcendante
pr残仕emment cit市 : le domaine scientifique de la pens仔 libreノ, le domaine
id斬lisant de l'Espoirノ, le domaine fraternel et vivant, des justes relations humaines.
Ce
moyen n'en exclut aucun autre, mais il change d伺initivement les priorit市. Il
peut de ce fait donner le courage qui manque aux acteurs publics pour
entreprendre les R伺ormes, les R思olutions, attendues par l'opinion, et par
chaque citoyen impatient de renouveau.
*
Le
travail du labyrinthe.
Le lecteur qui cherche exp屍imenter par lui-m仁e et ne se
contente pas de lire des livres, peut consacrer une demi-heure parcourir un
labyrinthe [2]. Il
comprendra que ces cr斬tions ne sont pas l pour le seul plaisir des
intellectuels, ou l'esth師isme des artistes. En marchant pieds nus, pour 腎re
en contact plus 師roit avec la dimension horizontale de la mati俊e min屍ale, il
sentira s'agiter en lui la ronde de ses sentiments et les 残lairs de ses pens仔s.
Il les verra fluctuer dans leur dualit existentielle et horizontale, mesure
que ses pas progressent le long des circonvolutions figurant celle de sa
conscience. ヒ condition qu'il fasse l'exercice avec sinc屍it. Et s'il est tr峻
attentif, il percevra peut-腎re m仁e le mouvement vertical que son cerveau,
all使 des pr姉ccupations de ce monde horizontal, tente d'emprunter !ノ
Alors il comprendra que le labyrinthe est un v屍itable outil scientifique et
p仕agogique, invent par de sages esprits tout au long de l'Histoire. Il fera
peut-腎re un parall粛e vivant avec cet autre labyrinthe du ch冦age. Cette
exp屍ience peut le familiariser avec la connaissance de lui-m仁e, d'une mani俊e
diff屍ente de celle des livres. Il peut 腎re certain dans tous les cas de passer
intelligemment un bon moment de loisir !
Au
d暫ut de notre recherche, nous sommes partis de l'individu fractur. Nous l'avons accompagn dans sa course labyrinthique
aussi loin qu'il nous 師ait possible de l'imaginer ou de revivre notre propre
exp屍ience travers lui. Puis nous avons gravi les cimes en qu腎e d'une
explication. Hors de port仔 des miasmes produits par la peur et l'avidit, nous
avons aper講, semble-t-il assez nettement, le pourquoi
du ch冦age.
D姿assant
la simple exp屍ience du ch冦eur, nous avons essay de d残ortiquer plus fond,
de mani俊e rationnelle, tous les m残anismes irrationnels fautifs. Nous avons
姿ousset les illusions recouvrant les id仔s. Nous avons tent en particulier
de comprendre la diff屍ence entre les bonnes intentions et la bonne volont,
l'intellect irrationnel et l'exp屍ience rationnelle 残lairante, l'intelligence
orgueilleuse et le sage et modeste bon sens, etc.ノ Nous avons consid屍 les
attitudes des groupes : politiques, 残onomiques, financiers, administratifs,
m仕iatiquesノ, pour nous rendre compte que l'opinion tout enti俊e 師ait
concern仔 et responsable de son avenir. Tous ces m斬ndres de l'盈e humaine nous
ont peut-腎re laiss encore un peu perplexes. Nous avons sans doute aspir
plus de simplicit. Nous avons aussi d市ir la paix, dans ce monde qui s'姿uise
dans les comp師itionsノ
Et
notre qu腎e d'activit a sans doute pris un nouvel essor.
Et
puis, nous voil revenus l'individu. Sommes-nous revenus au point de d姿art ?
Sans avoir progress dans le labyrinthe, vers la lumi俊e. Cela est tr峻 peu
probable ! Chacun doit faire pour lui-m仁e le bilan des accomplissements, en
toute lucidit. Car il n'y a pas de r仔lle explication, sans la conviction qui
na杯 de cet intime contact int屍ieur, avec ce que certains appellent
l'intuition, d'autres le g始ie humain, ou quel que soit son nom. Mais nous
pouvons 腎re certains que tout travail de compr刺ension effectu sinc俊ement
produit une r志nification.
La
responsabilit de notre Destin仔 n'est pas entre les mains de tel ou tel
leader, d'un groupe ou d'un autre, mais bien entre nos propres mains. N'est-ce
pas ainsi que la Solidarit, la D士ocratie, le Libert peuvent s'姿anouir, hors
des dogmes de l'intellect ?
Ce retour individuel vers nous-m仁es ne nous appara杯-il
pas, au vu de l'exp屍ience de ce parcours que nous venons d'entreprendre, comme
le seul moyen d'obtenir la r姿onse valable toutes ces angoissantes questions
du ch冦age ? La seule r姿onse pr斬lable incontournable, pour que les autres r姿onses techniques prennent
ensuite une signification.
Cette
recherche s'est appliqu仔 ne traiter que de ce ch冦age proche, que nous c冲oyons humainement chaque jour. Laissant de
c冲 un moment sa dimension mondiale et les grandes th姉ries 残onomiques. Mais
le ch冦age n'a pas v屍itablement de fronti俊e. Pas plus que les Hommes qui sont
citoyens du Monde. Si la France parvient relever ce d伺i particulier du
ch冦age que l'Histoire lui porte depuis vingt cinq ans, avec ses sp残ificit市
propres son glorieux Pass, elle peut certainement encore apporter sa
contribution l'esprit de Libert, aux autres Nations, et l'Europe en
premier qui conna杯 un ch冦age de m仁e nature historique. Elle peut 腎re
l'initiatrice d'un nouvel esprit de souplesse et de libert individuelle, en
sachant r仕uire sa fracture sociale. Elle peut 腎re encore une fois un Flambeau
思olutionnaire pour ses proches
voisins. Mais l est une autre 師ape future. La pr市ente est encore achever.
Il n'y a aucun doute que nous puissions atteindre le butノ
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